mercredi 21 octobre 2009

L'unique et ses semblables




Entendue ce matin, cette chanson peu connue de Piaf, où le sentiment amoureux résiste à l'examen de la lucidité. C'est l'histoire d'une femme, dont le regard sans complaisance n'abolit pas le simple désir d'être «considérée» par un homme…



Edith Piaf : Un homme comme les autres (1947) : paroles, Edith Piaf, musique, Pierre Roche

A l' voir comme ça, un homme c'est rien,
Mais pour peu qu'il vous intéresse,
Ça tient d' la place, cré nom d'un chien.
Celui pour qui j'ai des faiblesses
N'est pas tellement joli garçon
Mais il ressemble à ma chanson.

Un homme comme les autres,
Un homme parmi tant d'autres
Et pourtant...
Personne n'a sa voix,
Personne n'a ses yeux.
Quand je l'aperçois,
J'en ai plein les yeux
Et je l'aime...
Un homme comme les autres,
Un homme parmi tant d'autres
Et pourtant...
Nous avons des nuits
Toutes remplies d'amour,
Serrée contre lui
Jusqu'au petit jour
Où l'on s'aime...
Un homme comme les autres,
Un homme parmi tant d'autres.

Voilà des mois qu'il est parti.
Les gens m'ont dit : "On s'en console."
Probable qu'ils avaient menti.
J'ai l'impression que j' deviens folle.
Jamais, jamais je ne l'oublierai.
Jusqu'à la fin, je l'attendrai.

Un homme comme les autres,
Un homme parmi tant d'autres
Et pourtant...
En fermant les yeux,
Je revois soudain
Quand, dans mes cheveux,
Il glissait ses mains
Et je l'aime...
Un homme comme les autres,
Un homme parmi tant d'autres
Et pourtant...
Dans mes souvenirs,
Je nous vois danser,
Je vais me blottir,
Lui va m'emporter.

Et je l'aime...
...
Un homme parmi tant d'autres...


Livre : L'éternel masculin, par Bernhard Roetzel, Könemann éditeur (1999, 360 pages)

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Et Piaf savait de quoi elle parlait, c'était une vraie croqueuse d'homme (j'adore l'expression).

Anonyme a dit…

Je suppose qu'il fallait mettre un pluriel à homme.

Patrick Mandon a dit…

Cela dépend : en avez-vous croqué plusieurs ?

Anonyme a dit…

A mon âge Patrick... Mais je ne parlais pas de moi il me semble !

Patrick Mandon a dit…

Piaf avait le besoin vital d'une peau d'homme. Il lui fallait les bras, le poitrail, l'odeur d'un homme. Et il lui fallait les mots d'un homme. Je crois qu'elle aimait les séduire, les posséder, les laisser. Elle pouvait se montrer d'une cruelle ironie, humiliante lorsqu'elle cherchait à se débarrasser d'un amant devenu importun.
C'est curieux, j'étais alors vraiment un gosse, un petit parigot, mais je me souviens du jour de sa mort et de ses obsèques. La foule, ce jour-là ! Le peuple pleurait.

Anonyme a dit…

Elle est morte le même jour que Cocteau, je crois. Vous les réunissez dans votre blog, le nomade's land plus fort que la mort.