En 1969, Léo ferré interprétait la chanson «Petite», à Bobino. J'étais dans la salle (privilège de vieux). Les paroles en sont plus que troublantes. S'agit-il d'un fantasme de mâle vieillissant, d'une lubie d'anar toujours furieux contre le code pénal, d'une simple provocation ? Quoi qu'il en soit, nulle dame, jusqu'à présent,n'a porté plainte contre les mannes de Ferré sous le prétexte que Léo l'aurait violée lorsqu'elle était petite fille.
Cette chanson, me semble-t-il vient ponctuer le remarquable débat que vous avez animé sur ce blog, et pour lequel je vous renouvelle ma gratitude.
Tu as des yeux d'enfant malade
Et moi j'ai des yeux de marlou
Quand tu es sortie de l'école
Tu m'as lancé tes petits yeux doux
Et regardé pas n'importe où
Et regardé pas n'importe où
Ah! petite Ah! petite
Je t'apprendrai le verbe "aimer"
Qui se décline doucement
Loin des jaloux et des tourments
Comme le jour qui va baissant
Comme le jour qui va baissant
Tu as le col d'un enfant cygne
Et moi j'ai des mains de velours
Et quand tu marchais dans la cour
Tu t'apprenais à me faire signe
Comme si tu avais eu vingt ans
Comme si tu avais eu vingt ans
Ah! petite Ah! petite
Je t'apprendrai à tant mourir
A t'en aller tout doucement
Loin des jaloux et des tourments
Comme je jour qui va mourant
Comme je jour qui va mourant
Tu as le buste des outrages
Et moi je me prends à rêver
Pour ne pas fendre ton corsage
Qui ne recouvre qu'une idée
Une idée qui va son chemin
Une idée qui va son chemin
Ah! petite Ah! petite
Tu peux reprendre ton cerceau
Et t'en aller tout doucement
Loin de moi et de mes tourments
Tu reviendras me voir bientôt
Tu reviendras me voir bientôt
Le jour où ça ne m'ira plus
Quand sous ta robe il n'y aura plus
Le Code pénal
Note : Chère Corinne, j'ai senti comme un énervement de votre part, cet après-midi, chez causeur, et même un peu plus que cela. Tout avait été dit ici, sur cette affaire, par vous, par Nadia, par Émilie. Cela me suffisait…
26 commentaires:
Magnifique poème Patrick. Vous m'avez donné la chair de poule. Mais en ce moment vous pourriez être lynché en place publique pour ces mots si gracieux...
Joli et fort à propos ce texte de Léo Ferré ! Quel rusé, ce Patrick !
Vous reprochez à Corinne d'avoir réagi ? Elle a le droit de s'émouvoir, elle aussi, non ?
Mais comment ? Que me dit mon éruptive cousine ! Je ne reproche rien à ma très chère Corinne, au contraire ! Je l'ai sentie très irritée, et presque blessée, et cela m'attristait. Corinne, n'écoutez pas cette mauvaise langue d'Émilie. Je suis solidaire de vous.
Sinon, oui, je trouve que cette chanson est bien placée. pas mécontent de son coup, le Mandon !
Et c'est vrai que j'étais dans la salle. D'ailleurs, je le connais presque par cœur, ce texte. Que dites-vous, ma cousine ? Que je suis encore plus vieux que vous ne le pensiez ? Chipie !
Vieux en 69 ? Alors que je têtais encore ma mère ?
Il se passe quelque chose sur internet, ce soir. Impossible d'accéder à causeur, impossible de déposer la vidéo de Ferré chantant «Petite» (refus d'intégrer certains signes numérisés. Curieux !)
Vous pouvez vous rendre sur Dailymotion, la vidéo s'y trouve, mais le gros plan ne sied pas à Ferré, et son interprétation est trop «appuyée». Sur le disque que je possède (oui, ma cousine, disque de vieux…), il chante beaucoup mieux.
Émilie, vous tétiez encore votre mère en 69 ! Vous ne confondriez pas avec une figure érotique que vous auriez découvert cette année là ?
découvertE
Merci Emilie, je n'en suis pas fière, loin de là, mais je me sens plus légère. D'ailleurs je crois que je le paye, je n'ai plus accès à Causeur ! "Forbidden" c'est la mention qui apparaît sur mon écran.
Je suis assez surprise, et le mot est un peu faible, au vu des réglements de compte auxquels j'ai déjà assisté et qui me semblaient bien plus terribles, sans qu'aucun ne soit inquiété. Et s'il m'en est permis, je vais m'en expliquer ici.
Patrick, si ce qui suit ne vous convient pas, vous pourrez supprimer, je ne suis plus à ça près. Je me suis emportée parce que Jérôme Leroy, que j'estimais d'ailleurs jusque-là pour sa sincérité et son apparente honnêteté m'a beaucoup déçue, d'une part en lisant l'article sur son blog j'ai constaté qu'il utilisait le judaïsme de Polanski pour accuser ses détracteurs d'antisémitisme, ce qui est faux pour l'immense majorité d'entre eux, et d'autre part, parce qu'il utilise l'affaire Polanski comme "symbole" et il a avoué lui-même "se branler" (je cite) des faits juridiques. Pour moi, il joue un jeu en tentant une récupération politique. C'est un jeu dangereux. Ce n'est que mon avis et je pensais avoir le droit de l'exprimer.
Ouf ! Merci Patrick! je ne vous avais pas lu avant de mettre mon commentaire. Emilie vipère ? peut-être, mais pas nuisible, indispensable ! Je l'apprécie beaucoup.
"Je tétais", et je m'entêtais sûrement, d'où la confusion !Mais, je vois que vous aviez corrigé !
69, une figure ? De patinage artistique ?
Alors si personne n'a accès à Causeur, c'est que la censure ne m'a pas frappée. J'aime mieux ça ! :)
Moi aussi, j'aime bien Jérôme Leroy, mais comme vous Corinne, je trouve que sur ce coup, il a dérapé.
Moi aussi, je suis "interdite de Causeur". Soit nous sommes devenus indésirables (et parano !), soit le site a explosé à cause d'un attentat (la guerre d'Algérie m'a traumatisée "grave" !) !
On a toutes nos traumatismes ! il faut juste éviter d'en faire des généralités.. je dis ça, mais j'ai aussi cédé à la parano !
Pour ce qui est de ce poème de Ferré, que dire... C'est Ferré ! Inimitable, et inimité. De toute façon, il y a prescription. (Je plaisante !)
Chère Corinne, pas d'alarme ! Je me trouve dans la même situation que vous : mon accès à causeur est refusé. Il doit y avoir une difficulté technologique.
Pour ce qui est de Polanski et l'antisémitisme, nous en avons parlé ici même. J'épouse votre point de vue, comme je l'ai fait savoir. Je pense qu'il était inutile de convoquer la shoah. Nadia a fait valoir son opinion. Notre blog avait déjà fait le tour de la question.
Je dépose sur vos joues deux baisers honorables.
Émilie : «Soit nous sommes devenus indésirables…».
Allons, Émilie, allons ! Il vous reste les travaux d'aiguille…
Mon cousin, môa, faire tapisserie ?
Si j'ai bien compris, il ne s'agit même plus de faire tapisserie, mais de vous résigner à rester chez vous… seule !
(«Nous ne sommes plus désirables…»)
Mon cousin du troisième âge, réjouissez-vous, je pourrai alors vous préparer votre tisane, sans que vous ayez à bouger du fauteuil que, pendant des années, vous aurez placé devant la fenêtre pour me regarder partir au galop de mon cheval !
Filer quenouille ? Emilie ? j'avoue que le tableau semble improbable. Quoique cela ferait très "fin'amor", Emilie, Dame au hennin piquant, et Patrick, en chevalier sans peur et sans reproche.. un nouveau feuilleton ?
Mon fauteuil… roulant !
Chère Corinne, je vous assure que la sincérité de Jérôme ne peut être mise en cause. Il n'a pas dérapé, ce n'est pas son genre, il est simplement révulsé par l'hypocrisie de certains et la facilité avec laquelle intellectuels, artistes et aussi juifs, ne nous voilons pas la face, sont mis en cause. Il parle de façon générale. Et je sais qu'il est sensible à certains destins. C'est tout. En prenant la "défense" de Polanski, il est là où on ne l'attend pas et il n'a que des coups à prendre.
Personne ne dira que la shoah excuse Polanski. C'est imbécile. Jérôme ne le dit pas. Il stigmatise un climat, où les extrêmes se rejoignent. Et je vous assurent que les antisèmes, les vrais ont très vite rappliqué. Il est vrai que je suis "une zone sensible". Je vous l'avoue volontiers. Et il l'est aussi. Voilà.
Au fait, je suis moi aussi privée de Causeur. J'y vois naturellement la main des antisémites. J'ai bon ?
Non Nadia, tout faux ! Le problème est vraiment technologique. Bon, il s'en trouvera peut-être pour dire technosémite, mais au delà des limites, il n'y a plus de bornes.
Mais chère Nadia, je veux bien vous croire, mais occulter la sensibilité et l'engagement politiques de Jérôme L. qui transpire dans tout ce qu'il écrit c'est impossible. Penser qu'il soit de bonne foi, je n'en doute pas, mais sa foi n'est pas la mienne. Il a fait là ce qu'il reproche à Marine Le Pen, au nom de ses idéaux généralistes, il fait d'un cas particulier une généralité, vous le dites "il parle de façon générale". C'est bien ce qui me choque ! je comprends bien, Nadia, mais c'est jouer avec le feu. Nous avons tous nos zones sensibles.
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