lundi 22 mars 2010

Des chansons en écharpe 1

Occasion pour moi d'adresser un salut de reconnaissance à un homme si discret qu'il disparut comme il vécut : sans faire parler de lui, en catimini, avec la crainte de déranger. Nous lui devons l'une des plus tendres chansons jamais écrites : L'Écharpe.
Nous avons beaucoup évoqué Jean Ferrat ; voici Christine Sèvres, qui partagea sa vie : sa chanson est signée de son mari.
Enfin, un interprète qui ne va pas m'attirer des sympathies, mais c'est ainsi : le texte de Jean-Pierre Bourtayre est délicatement écrit et la voix de Michel Sardou, superbe.
Cécile Guilbert, très «cuir et lèvres rouges» avec une voix d'ordonnatrice de plaisirs sévères, et dont la troublante beauté m'évoque celle de Natalia Medvedeva (voir article Le cortège de Jean) ne doit pas apprécier Sardou. En revanche, elle goûte fort le duc de Saint-Simon.
À propos de l'incandescente Medvedeva, la voici, amaigrie, fatiguée, dans un chant puissant et rauque, qui me paraît être «de guerre» et peut-être en faveur des Serbes. Les Serbes, ce peuple mis au ban du monde, désigné comme criminel par l'élève préféré du philosophe Botul…
Je sais, pour la Serbie (pas pour le philosophe) c'est discutable ; ce soir, je suis discutable : la France sous contrôle «Vercialiste» (les Verts augmentés des socialistes) me déprime.
Mick Hucknall est le roux chanteur de Simply Red, groupe surgi de Manchester au milieu des années Quatre-vingt, dans Holding Back The Years. Manchester, la rivale de Liverpool : c'est par ces deux villes exceptionnelles, très énergiques, que nous découvrîmes le blues, la soul et le rock. Il y a ces trois sonorités dans la voix de Mick Hucknall.









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3 commentaires:

Joël H. a dit…

contre leurs sinistres projets, qui détruiront ma belle capitale, naguère si populaire et si chic.

Peut-être est-ce bien Patrick parce que cette capitale, que la guerre épargna mais que la paix massacre, est déjà détruite, en tous cas comme ville chic et populaire, que les sinistres en cause ont désormais toute latitude pour finir, simplement finir, la besogne.

Patrick Mandon a dit…

Joël, êtes-vous allé jusqu'à la place Clichy ? Avec-vous vu l'insulte faite à la ville, à l'élégance, au peuple, à Jean Gabin ? L'avenir terrifiant est là en gestation. Certes, les nouveaux sinistres n'ont pas commencé, mais leur idéologie recouvrira le massacre ancien d'un voile d'oubli insupportablement «festif».
Il nous reste les chansons : Maurice Fanon, c'est splendide, n'est-ce pas ? Et si rare.

Patrick Mandon a dit…

Joël, j'ai écrit «Avec-vous vu l'insulte […]», mais bien sûr, vous aurez lu «Avez-vous vu […]».
Je pense qu'«avec vous», Joël, la place de Clichy n'aurait pas perdu l'inoubliable Gaumont Palace (cinq mille fauteuils, un écran gigantesque, un orgue de cathédrale, acquis par la municipalité de Nogent aux enchères, à Drouot, après la fermeture du cinéma en 1972, entièrement restauré. On peut le voir dans une autre «relique» parisienne, un ancien pavillon des halles de Baltard.).