mardi 29 décembre 2009

Baguette chinoise

De Pietro Mascagni (1863-1945), on connaît surtout Cavalleria Rusticana, opéra bref, très intense, brillant, qui rapporte la sombre histoire d'un jeune sicilien nommé Turiddu, infidèle à Santuzza par amour pour Lola, mariée à Alfio, lequel percera le cœur de son rival sur la place du village…
C'est dans cette œuvre que Tony, fils de Michael Corleone et de Kay, deuxième épouse du Parrain, fait ses débuts de ténor, à l'opéra de Naples. Et c'est sur L'intermezzo de Cavalleria Rusticana que la tragédie se dénoue, et que meurt Mary, sœur de Tony, fille chérie de Michael. Sanglantes Pâques siciliennes !
Dirigé par l'excellent violoniste et chef Lim Kek-Tjiang, voici cet «intermezzo» :



Et la scène finale du Parrain III :











Ci-contre : Pietro Mascagni (DR).

Baguette viennoise

Les musiciens de l'Orchestre philharmonique de Vienne, qui disposent de la liberté de choisir leur chef en cette occasion, ont désigné le français Georges Prêtre, pour la deuxième fois : c'est donc lui qui aura le plaisir et l'honneur de conduire le concert du Nouvel An, à Vienne. L'enregistrement du concert sera directement gravé, puis mis en vente quelques jours après.
Il arrive qu'on se demande s'il est bien utile qu'un orchestre soit dirigé. Après tout, la conduite des musiciens se trouve dans la partition… Pour ce qui est des mauvais chefs, leur présence est plus qu'inutile, elle est nuisible ; mais quand Otto Klemperer, Sergiu Celibidache, Gustav Mahler, Ernest Ansermet, Georg Solti, John Barbirolli, Kurt Masur, Bernard Haitink, William Christie, Bruno Walter, Daniel Barenboïm, Zubin Metta, James Levine, Colin Davis, Wilhelm Furtwängler (injustement calomnié), Laurent Petitgirard, Rafael Kubelík, René Jacobs (anciennement chanteur, voix dite de contre-ténor), et quelques autres, s'installent au pupitre, ils gouvernent l'orchestre à la manière d'un roi éclairé, bien loin de la tyrannie d'un Herbert von Karajan !

Voici donc, dirigé par Georges Prêtre, l'Orchestre philharmonique de Vienne, pour le concert du Nouve An, en 2008, dans La Marche de Radetzky, de Johann Strauss père. En règle générale, le public accompagne l'orchestre en claquant des mains !
À propos, si vous n'avez pas encore lu La Marche de Radetzky, merveilleux roman de Joseph Roth sur le lent déclin de l'empire austro-hongrois, il n'est pas trop tard !



Je ne résiste pas au plaisir de glisser ici un court extrait de l'entretien que René Jacobs a accordé à Teresa Pieschacón Raphael, pour TV Arte :
«Un simple chanteur dans une production dont il n’aime pas la mise en scène n’a que peu de chances de s’épanouir. A moins d’être célèbre et de s’imposer. J’ai souvent dû faire contre mauvaise fortune bon cœur. Je le vois maintenant dans mes productions, certains acteurs sont mécontents. Le plus grave est la toute puissance du metteru en scène, un phénomène de notre temps. Cela s’inscrit dans la logique d’une évolution de l’opéra que je juge malsaine. Au commencement de l’opéra, au XVIIème siècle, les choses étaient en ordre. C’était « dramma per musica ». Pas d’arias, seules quelques envolées lyriques, les dialogues étaient à moitié parlés, à moitié chantés. Mais très vite, l’horloge s’est déréglée. Les arias gagnaient en importance, les récitatifs en perdaient. Le chanteur était trop puissant. Puis vint la période du compositeur tout puissant qui monopolise l’attention, ce dont Wagner est le meilleur exemple, à mon avis. S’en suivit l’époque du metteur en scène. Pourtant il ne devrait jamais y avoir une personne toute puissante. Un opéra n’est bon que lorsqu’il y a travail d’équipe, quand personne n’évince l’autre».

jeudi 24 décembre 2009

Inoubliables



À celles qui, par leur talent et leur persuasion, font de ce blog un lieu fréquentable et charmant, je souhaite de très bonnes fêtes de Noël. À celles et à ceux qui passent ici, et, parfois, laissent d'aimables traces, je souhaite un joyeux Noël, ainsi qu'à ceux qui se plaisent à nous lire mais n'osent s'exprimer (je pense en particulier à un ami clochard). À toutes, à tous, à ceux qui sont sur la corde raide, à celles qui ont déroulé du câble, à ceux qui pètent dans la soie, à celles qui portent des bas de soie, aux autres qui demeurent sur leur quant-à-soi, au Bon Dieu et à tes seins, au temps qui a passé pour rien, aux boxeurs sonnés, aux âmes bien nées, aux âmes mortes, aux «Espérants», à tous ceux dont le souvenir m'est cher, je dis simplement, sincèrement : Joyeux Noël.
Vous êtes «inoubliables» :



mercredi 23 décembre 2009

The best is yet to come !

Nadia, Tanya, Émilie, you'r right, I go on with Tous les garçons.
No, we go on with Tous les garçons.
Thank's for your nice help, Ladies !



Bien sûr, ça gratte un peu, c'est bêtement sentimental, mais quoi !

On ferme !

Nous invitons notre aimable et fidèle clientèle à se diriger vers les caisses, notre magasin va fermer définitivement ses portes. Le personnel et le direction de Tous les garçons vous souhaitent de belles fêtes de Noël

Nos dernières remises :

La jeune fille et la tour, grand classique






















Est-il possible que le sculpteur n'ait pas été sensible à la beauté de son jeune modèle ? N'aurait-il pas voulu immortaliser ce Tadzio dans le marbre ?






















Un agneau sauvé !






















Photographies PM

Soldes avant fermeture -3-








Encore Suzy Solidor ! Elle aimait les filles, et les garçons. Pendant la guerre, elle prit le vert de gris pour la couleur de l'espoir, ou bien n'a-t-elle fait que perdre patience… Ci-contre : avec Jean Cocteau, son cher ami ; son portrait par Tamara Lempicka ; photographiée par Man Ray, puis deux chansons :



Et Suzy toujours, dans un très belle interprétation d'une chanson allemande…



No comment !



Un coup pour les riches…



… Et un coup pour les pauvres…



… Et un coup pour le vulgaire :



On pourra trouver le film un peu sentimentalo-décoratif, mais l'arrivée au Lido est magnifique, et, même pour un hétérosexuel paisible et borné, Björn Andresen (Tadzio) est splendide !

Soldes avant fermeture -2-

Daniel Darc paroles et musique, à pleurer, sur des images d'éblouissement :
«Si tu es mon ami, tu m'aimes comme je suis, pas autrement» (Le feu follet).



Gene Vincent, alles aus leder rocker, génial boiteux, the best one !



Elvis, soufflé, gonflé, un peu essoufflé, son presque dernier souffle : il meurt quelque temps après cette last song. Gros bébé joufflu, suant le beurre de cacahuète, mais royal, même dans son costume à paillettes et col pelle à tarte de prince enrichi du Texas !



Un dandy, un raffiné, qui surclassait le beauf alcoolisé des derniers temps :



Serge Lama, oui ! Cela vous étonne ? Tan pis ! Et ça vous emmerde ? Tant mieux !`



Je l'ai connue. Nous ne pouvions plus nous séparer. Elle avait encore l'allure d'une liane blonde, et j'étais un jeune homme aux cheveux de geai…

Soldes avant fermeture définitive

Déjà vu, mais à revoir…



Pour mémoire…

samedi 19 décembre 2009

Our kind of town : les brunes comptent pour la Pomme et pour Tous les garçons

Pour saluer les remarquables photographies et la grâce de Corinne, alias Cheveux d'encre, and to wish happy Hanukkah to Tanya Roessler, alia Lady T., ces petites choses qui me plaisent beaucoup et qui, toutes, ont un rapport avec New York.

The Pogues & Kirsty McColl, Fairytale Of New York.



Un nouvel extrait (voir article The fair Lady) du film Breakfast at Tiffany's, de Son Excellence Blake Edwards, avec Audrey Hepburn, George Peppard, Patricia Neal, Mickey Rooney. Scénario de George Axelrod, d'après une nouvelle de Truman Capote («foppish dandy, well known for his distinctive, high-pitched voice and odd vocal mannerisms, his offbeat manner of dress and his fabrications. He often claimed to intimately know people he had in fact never met, such as Greta Garbo.»), le plus grand écrivain américain de la seconde moitié du XXe siècle, à côté de qui Norman Mailer n'existe absolument pas !. Musique : Henry Mancini (paroles de la chanson Moon River, Johnny Mercer) directeur de la photographie (digne d'être rappelé) : Franz F. Planer. Les vêtements que portent Miss Hepburn sont signés Hubert de Givenchy.
Très belle vision de New York chic, au petit matin.



Cette chanson, interprétée par Nancy Sinatra, fille de son père, fut inspirée par la grande grève des transports de 1966, qui contraignit les New-Yorkais à arpenter le macadam, afin de rejoindre leurs lieux de travail.
Nancy Sinatra : This boots are made for walkin' (musique Lee Hazlewood, son mari à l'époque, paroles, Nancy Sinatra).



Cet extrait, également, du film On the town(1949), de Stanley Donen et Gene Kelly, avec Frank Sinatra, Gene Kelly, Jules Munschin, Betty Garrett, Vera-Ellen, Ann Miller… Les chansons pleines de gaieté, signées Betty Comden et Adolph Green, la musique de Leonard Bernstein, le tout inspiré du spectacle-ballet de Jerome Robbins «Fancy Free»), servent la découverte de New York par trois jeunes marins, qui s'enivrent de l'énergie de la Grosse Pomme.



Et encore, cette version, encanaillée, de New York New York, par Cat Power :



Enfin, The Voice, Frank Sinatra :

vendredi 18 décembre 2009

Corinne à New York (2) : les brunes comptent pour la Pomme (contrastes et gratitude)

Elle fut à New York l'an passé. Elle éprouva le charme de cette ville, sans être écrasée par sa puissance. La jolie femme aux cheveux d'encre, son heureux «compagnon de route» et ses enfants ont arpenté les avenues de la reine des Pommes. Elle a consenti à nous livrer quelques-unes de ses «choses vues». Dans son sillage, nous avons d'abord rêvé sur les paysages de cette cité, qui semble ne jamais s'arrêter (voir, ci-dessous, Corinne à New York -1-). Puisque la belle piétonne nous invite à la suivre, demeurons dans son parfum : aujourd'hui, elle est notre guide parmi les œuvres et les artistes.



Des formes généreuses de Botero aux sculptures filiformes de Giacometti, de la Standing Woman de Lachaise aux antiques du Met (the Metropolitan Museum of Art), l'Europe est là. Jusqu'à ce couturier juif, découvert au détour d'une avenue, imperturbable, l'oeil fatigué par le labeur, qui rappelle ce que l'industrie, textile notamment, doit aux Juifs immigrés. Fuyant, comme tant d'autres, leurs pays d'origine et le déchaînement de la sale haine, ils n'ont trouvé alors que les ateliers insalubres et les cadences infernales.
Corinne (texte et photographies)














jeudi 17 décembre 2009

Corinne à New York (1) : les brunes comptent pour la Pomme…

C'était en février 2008. J'avais de forts a priori sur cette ville, comme tout à chacun je suppose, tant elle a été chantée, filmée, jouée. Mais j'ai aimé New-York. Je me suis laissée enveloppée de ses brumes hivernales, happée par les sirènes de ses rutilants camions, semblables à celles des bateaux : on a toujours l'impression d'un départ imminent, on se laisse étourdir par l'incessante course des habitants de cette métropole insomniaque, souvent maussades, toujours pressés. Il faut surtout y marcher ; ce que je fis pendant des heures. Passés les premiers vertiges de ses hauteurs, elle nous apprivoise. Ses tours semblent être autant de dieux et de déesses protecteurs, qui nous observent d’un air aimable.
Rien d'oppressant dans cette ville, au contraire, il y a comme une légèreté, un discret parfum d'Occident.
Avant mon départ, je me rappelle avoir lu ces quelques vers de William Carlos Williams, que son grand ami Charles Demuth avait illustrés d'une toile, J'ai vu le chiffre 5 en or, inspirée du poème Le Grand Chiffre. Ce Grand Chiffre et cette peinture m'ont accompagnés durant mon séjour : ils lui allaient si bien, à New York !
«Dans la pluie et les lumières j'ai vu le chiffre cinq en or sur un camion de pompiers rouge qui filait tout droit, sans prendre garde au bruit de la cloche, aux hurlements de la sirène, aux crissements des pneus, à travers la ville plongée dans la nuit».
J'y retourne en avril. Je vous fournirai alors des détails plus précis, et qui sait, quelques bonnes adresses, (notamment un petit restaurant italien, situé non loin du Muséum d'Histoire naturelle..). Mon voyage, l'année dernière, était assez court, et il ne me reste que ces quelques impressions.

























































Que pouvaient bien fêter ces porte-drapeaux derrière les barricades ? J’avais cru reconnaître le drapeau albanais, mais quel événement avait bien pu les rendre si démonstratifs et joyeux ? Car ils l'étaient ! La signature prochaine (Juillet 2008) du Protocole au traité de l'Atlantique nord sur l'accession de la République d'Albanie ?





(Texte et photographies : Corinne)

mercredi 16 décembre 2009

Rumination

Ce matin, bref échange avec un homme que j'appelle Proust, parce qu'il m'évoque, par son phrasé, la mondanité curieuse, bienveillante du grand Marcel. Il connaît parfaitement le bottin politique, dont il énumère chaque figure en enrichissant sa biographie d'un trait d'esprit plus que piquant. Jusqu'à présent, il se désolait moins qu'il ne s'amusait du spectacle permanent des élus et des appelés, des courtisans, des prébendiers… Mais aujourd'hui, malgré sa mine réjouie, son œil pétillant, sa faconde, il paraît offusqué : l'inutile débat sur «le sentiment d'être français» le navre, les gesticulations du premier magistrat de la République l'irrite, et le petit commerce du vélib parisien, qui coûtera fort cher aux contribuables, le scandaliserait presque ! Il prétend qu'il s'éloignerait volontiers de ce «marigot» si «la nécessité» ne le retenait : «Paris est d'un triste ! Et les parisiens sont plus irritables que jamais. Que sommes-nous devenus ?». Il rit et s'éloigne.
Au mois de septembre dernier, j'avais pris quelques photographies d'une manifestation de paysans, sur le sujet du lait, aux Invalides.
Avons-nous encore la faculté de ruminer ?





mardi 15 décembre 2009

Caviar pour tous (et pour Tanya : чёрная икра)





















































































































ESTURGEON, «PETITE POULE MARINE»
Fuyant la révolution de 1917, les deux frères Petrossian, arméniens d'origine, Melkoum et Mouchegh, trouvent une patrie à Paris, comme nombre de russes. On sait que certains d'entre eux, parmi lesquels un authentique prince, se firent chauffeurs de taxi. Les Petrossian, avec l'aide de Cesar Ritz (Charles of the Ritz), l'imperator du luxe, qu'observa si attentivement Marcel Proust, soumirent les parisiens à la «tentation du caviar». Après eux, il n'y eut plus une seule fête mondaine sans ces petites billes luisantes et moelleuses. Ils s'installèrent dans l'aristocratique faubourg Saint-Germain, boulevard de La Tour-Maubourg, dans le 7e arrondissement. La boutique n'a guère changé d'apparence, et c'est toujours un Petrossian qui conduit la destinée de cette belle adresse, complétée par un restaurant, au premier étage.
Alors bien sûr, le caviar, par ces temps de crise et, presque, de disette, cela paraîtra offensant. Les vitrines sont faites pour rêver…

Freddy «quatre boules de cuir» Skouma


Ce matin, conversation avec Freddy Skouma, qui se maintient dans une belle forme physique. Boxeur spectaculaire, il possédait la foudre, l'arme absolue sur un ring : le punch. L'homme est très intéressant ; il a laissé remonter à la surface ses blessures intimes, s'est mesuré à elles et les tient à distance. Nous partageons la même admiration pour Cassius Muhammad Ali Clay : «C'était le plus beau ; un guerrier complet. Comme je l'ai écrit dans mon livre : «"Je n’ai pas été Muhammad Ali, mais j’ai boxé pour l’imiter"». Boxeur, Freddy cherchait le contact, voulait l'affrontement. Il mettait tout son corps à la disposition du combat. Il se méfiait des adversaires dont le visage était lisse, car ceux-là savaient parer les coups.
Il parle avec une grande précision, sur le mode d'un boxeur à l'entraînement : des phrases brèves, des mots précis, peu d'images, des séquences rapides. Il évoque la «tragédie» de Mike Tyson : comment dire mieux, avec une ampathie «sèche», la détresse profonde de ce guerrier dévoré par la lumière, par le monstre de la renommée ? Avant de nous séparer, nous évaluons les chances de Jean-Marc Mormeck face à Vinny Maddalone, un américain redoutable, ce jeudi 17 décembre. Mormeck, anciennement lourd-léger, tente le tout pour le tout chez les poids lourds. Il a augmenté sa masse musculaire et s'est parfaitement préparé. La partie sera rude pour le français, excellent technicien, mais il se trouve dos au mur et doit absolument être vainqueur. (document ci-dessus : Freddy Skouma en compagnie de son entraîneur, Jean Bretonnel, droits réservés.).
En 1983, Freddy Saïd Skouma, remporte le Prix du meilleur boxeur décerné par la BBC. Sept fois champion d'Europe, deux fois vice champion du monde chez les super welter, il a gagné quarante-trois combats dont trente par KO.

Freddy Skouma, les musiciens de jazz Michel Portal (clarinette) et Daniel Humair (batterie), et Henri Carballido (compagnie L'embardée) ont imaginé un spectacle remarquable, représenté en 2008 au théâtre Zingaro (Aubervilliers), une sorte de rêverie sensuelle sur la chair, le mouvement, le regard, la perception d'un boxeur.
«Je m'approche de mon adversaire, ses yeux comme les miens fixent l'infini. J'y vois un homme bleu sur son chameau dans le désert, il lutte contre le vent. Je colle mon corps contre le sien. Il faiblit. Il ignore combien il va sentir ma présence. En boxe, il ne faut bondir sur l'ennemi qu'après l'avoir jugé. J'ai passé des heures à observer mon chat...»
Freddy Skouma, Le corps du boxeur, Pauvert, 2001.

Jazz Boxe met en scène la vie, la souffrance, l’exaltation d’un boxeur que le combat élève au-dessus de la foule. Jazz Boxe devrait être prochainement présenté à Paris.



Jean-Marc Mormeck Le Défi, jeudi 17 décembre 2009, Halle Carpentier, Paris
















Un documentaire de James Toback, sorti sous la forme d'un DVD, rend parfaitement compte de l’itinéraire chaotique, dangereux, fascinant de Mike Iron Tyson. Disponible depuis le 2 décembre.



Et aussi «When we were kings», un document exceptionnel sur le combat organisé par Don King, pendant lequel s'affrontèrent Mohammed Ali et George Foreman, en 1974, à Kinshasa (Zaïre).

lundi 14 décembre 2009

Sur la pelouse













Standing woman (bronze, 1932) par Gaston Lachaise (1882-1935), exposée au jardin des Tuileries (dépôt de la Fondation Lachaise, 2008).

vendredi 11 décembre 2009

Incongruités






































































































Il arrive que, vues sous un certain angle, les choses inanimées nous paraissent douées d'un désir, d'une intention que nous ne soupçonnions pas. Parfois, il suffit de presque rien, d'une proximité inattendue, ou encore du hasard pour qu'elles changent d'aspect, nous intriguent, nous amusent… Chacun voit ce qu'il veut, là où d'autres ne discernent rien, ou aperçoivent autre chose.

jeudi 10 décembre 2009

Gestapet





















Bouche d'ombre
On connaît le malicieux surnom que ses mœurs et sa proximité avec l’occupant avaient valu à l’infortuné Abel Bonnard, grammairien raffiné, personnage précieux, ministre de l’éducation nationale du gouvernement Laval, de 1942 à 1944 : gestapette !
L’homme démontra toujours une très vaste culture classique et une maîtrise totale dans le maniement de la langue. Sa conversation, paraît-il, était scintillante.

Je n’en dirais pas autant de l’acrimonieux éjaculateur de haine, qui prétend encore signer ses encombrements gastriques de ses initiales, alors qu’on connaît désormais son nom.

Ce pourvoyeur de billets à l’odeur de cadavre, où grouillent les fautes d’orthographe et de syntaxe, comme les vers sur une chair en décomposition, ce scribe de lagune, que son propre camp moque et conspue, vomit de sa bouche d’égout la diffamation et l’outrage. Je vois bien l’inspiration crépusculaire où puise ce poltron du déshonneur : la presse de la collaboration, désignant nos compatriotes à l’exclusion sociale, à la justice expéditive et à la police allemande. Hélas, nombre de ses rédacteurs s’étaient auparavant signalés à leurs contemporains par un indiscutable talent littéraire !

Le plumitif de caverne dont il est question ici, n’a retenu de ses modèles que l’ambition de flétrissure et la volonté de nuire.

Je me rappelle avoir détourné, par dérision, les deux consonnes dont il use pour signer ses interventions de mouche à viande importune dans le bog-ramassis que j'appelle «j’essuie partout». Cela avait provoqué sa «fürher». La pestilence que dégagent ses graffitis obscènes, les flatulences qui l’annoncent et lui font cortège, tout en lui m'incline à penser qu’il est bien digne qu’on le baptise Gestapet !

mercredi 9 décembre 2009

Pour Euréka et la Marquise

Sur les quais
Notre amie Euréka connaît un moment difficile. De son côté, Émilie entend plus que jamais les lamentations du blues de l'hiver.
Euréka m'a fait connaître qu'Alexandre III était, de tous les ponts de Paris, celui qu'elle préférait. Voici donc à son attention, et à celle de la Marquise de Beauregard, quelques vues du quai, rive droite, près du pont Alexandre III.
Difficile de trouver une atmosphère puissamment évocatrice, aujourd'hui : tout est très propre, ou simplement pratique. Mais enfin…

Une ombre sur le pont Alexandre III, celle d'un homme, «ein Mann ohne Eigenschaften», un homme sans la moindre qualité, un homme parmi tant d'autres, mais un homme malgré tout…