Elle fut à New York l'an passé. Elle éprouva le charme de cette ville, sans être écrasée par sa puissance. La jolie femme aux cheveux d'encre, son heureux «compagnon de route» et ses enfants ont arpenté les avenues de la reine des Pommes. Elle a consenti à nous livrer quelques-unes de ses «choses vues». Dans son sillage, nous avons d'abord rêvé sur les paysages de cette cité, qui semble ne jamais s'arrêter (voir, ci-dessous, Corinne à New York -1-). Puisque la belle piétonne nous invite à la suivre, demeurons dans son parfum : aujourd'hui, elle est notre guide parmi les œuvres et les artistes.
Des formes généreuses de Botero aux sculptures filiformes de Giacometti, de la Standing Woman de Lachaise aux antiques du Met (the Metropolitan Museum of Art), l'Europe est là. Jusqu'à ce couturier juif, découvert au détour d'une avenue, imperturbable, l'oeil fatigué par le labeur, qui rappelle ce que l'industrie, textile notamment, doit aux Juifs immigrés. Fuyant, comme tant d'autres, leurs pays d'origine et le déchaînement de la sale haine, ils n'ont trouvé alors que les ateliers insalubres et les cadences infernales.
Corinne (texte et photographies)
8 commentaires:
Il me paraît, chère madame, que cela compose un fort bel ensemble. J'attends avec impatience le produit de votre prochaine déambulation à New York !
Vous nous avez accordé un surcroît d'intérêt en consentant à accompagner vos photographies d'un commentaire bref et très pertinent. Écriture minimum, mais sens maximum : serviteur, Cheveux d'encre !
Merci de m'en avoir donné l'occasion, très cher monsieur !
Corinne, autre chose : le boxeur Jean-Marc Mormeck a gagné son combat contre Vinny Maddalone. Victoire aux points, à l'unanimité des trois juges. L'affrontement fut très dur, car Maddalone est un véritable colosse, certes un peu empâté, gras des hanches, mais doté d'une belle force de frappe. Mormeck a bien réagi, mais il a paru rapidement «à bout de souffle», ce qui est un peu inquiétant pour un boxeur désireux de reconquérir la gloire. Est-il vraiment apte à combattre chez les poids lourds ? Il n'en demeure pas moins un homme très sympathique, qui a démontré son courage et son indépendance, en particulier dans l'exercice de son sport. Il a su se libérer de l'emprise des frères Acaries, et même de celle du redoutable Don King, le maître de la boxe aux USA. Je suis curieux de savoir ce qu'en a pensé Freddy Skouma (voyez l'article Freddy «quatre boules de cuir» Skouma, ci-dessous).
"Il se méfiait des adversaires dont le visage était lisse, car ceux-là savaient parer les coups".
Il y a toute une symbolique dans la boxe qui me plaît, qui parle de la vie. Le corps à corps aussi me plaît, peau contre peau, noire contre blanche, armes égales, sans artifices. Si Mormeck, a gagné, cocorico ! :-) Mais essouflé, là c'est inquiétant en effet pour la suite. Je ne suis pas une assidue de la boxe, mais j'avoue, lors de soirées solitaires plantée devant ma télévision être souvent restée "en arrêt" devant des matchs, jusqu'à la fin !
J'ai vu le terrifiant Mike Tyson, les yeux éclairés par la colère la plus brutale, se déchaîner quelques secondes sur son adversaire, puis l'expédier au tapis d'un coup à la tempe, et se précipiter vers lui, se baisser, l'air consterné, le prendre dans ses bras…
Corps à corps, dites-vous ? Je crois me souvenir que dans Women in love, de D. H. Lawrence, un passage décrit une sorte de combat sans coup entre deux amis, nus.
Un boxeur monte sur le ring pour abattre son adversaire, mais, si l'affaire dure, si le combat excède le huitième round, on voit souvent les deux corps épuisés se frotter l'un à l'autre, se chercher l'un et l'autre pour se tenir debout.
Patrick, je n'ai pas dit qu'il me plairait de prendre un uppercut ou un direct du droit, mais parfois, j'avoue, l'envie d'en distribuer m'effleure.. Ah si j'étais un homme !
Je préfère et de loin, l'idée du corps à corps amical, voire plus si affinités !
La bicyclette et la boxe, les deux sports les plus exigeants. Il fallait avoir faim pour s'y consacrer, pour passer des heures dans le froid, sur une machine qui résiste à la route, à l'air, pour sauter à la corde, affronter des fantômes, frapper dans le vide, s'épuiser sur une poire de cuir qui s'échappe… Ou alors, il fallait aimer souffrir, défier, ne pas craindre l'humiliation ou la redouter plus que tout. Je sais toute la violence des coups, tout ce qu'il y a d'insupportable à voir le spectacle des gladiateurs «nobles», mais je les admire, et j'aime leur danse mortelle, toute d'esquive et de percussion.
Heureux le simple mortel avec lequel vous avez des «affinités» !
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