«L'adresse de Mansart était d'engager le roi par des riens en apparence, en des entreprises fortes ou longues, et de lui montrer des plans imparfaits, surtout pour ses jardins, qui, tous seuls, lui missent le doigt sur la lettre. Alors Mansart s'écriait qu'il n'aurait jamais trouvé ce que le roi proposait : il éclatait en admiration, protestait qu'auprès de lui il n'était qu'un écolier, et il le faisait tomber de la sorte où il voulait, sans que le roi s'en doutât le moins du monde.» Duc de Saint-Simon
Mais Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), petit-neveu de François Mansart (1598-1666) n'est pas resté dans nos mémoires pour avoir été un très habile courtisan. S'il nous demeure cher et bien digne de reconnaissance, c'est qu'il conçut des architectures remarquables : à Versailles, l'Orangerie, la grande et la petite écurie, la chapelle Saint-Louis (avec Robert de Cotte) ; à Paris, la place des Victoires, la place Vendôme, Saint-Louis-des-Invalides… Cumulant les charges de Premier architecte du roi et de Surintendant des bâtiments du Roi (à partir de 1685), il dirigea la plus prestigieuse agence d'architecture de son temps.
Jacques Séguela, lui aussi, est un courtisan, et, lui aussi, dirige une agence… de publicité. Son unique chance de passer à la postérité se tient dans la permanence de la marque horlogère Rolex. Si cette dernière produit encore des montres dans trois siècles, on évoquera peut-être cette sentence de M. Séguéla, qui nous fit rire aux éclats : «À cinquante ans, si on n'a pas une Rolex, on a raté sa vie !».
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