jeudi 10 décembre 2009

Gestapet





















Bouche d'ombre
On connaît le malicieux surnom que ses mœurs et sa proximité avec l’occupant avaient valu à l’infortuné Abel Bonnard, grammairien raffiné, personnage précieux, ministre de l’éducation nationale du gouvernement Laval, de 1942 à 1944 : gestapette !
L’homme démontra toujours une très vaste culture classique et une maîtrise totale dans le maniement de la langue. Sa conversation, paraît-il, était scintillante.

Je n’en dirais pas autant de l’acrimonieux éjaculateur de haine, qui prétend encore signer ses encombrements gastriques de ses initiales, alors qu’on connaît désormais son nom.

Ce pourvoyeur de billets à l’odeur de cadavre, où grouillent les fautes d’orthographe et de syntaxe, comme les vers sur une chair en décomposition, ce scribe de lagune, que son propre camp moque et conspue, vomit de sa bouche d’égout la diffamation et l’outrage. Je vois bien l’inspiration crépusculaire où puise ce poltron du déshonneur : la presse de la collaboration, désignant nos compatriotes à l’exclusion sociale, à la justice expéditive et à la police allemande. Hélas, nombre de ses rédacteurs s’étaient auparavant signalés à leurs contemporains par un indiscutable talent littéraire !

Le plumitif de caverne dont il est question ici, n’a retenu de ses modèles que l’ambition de flétrissure et la volonté de nuire.

Je me rappelle avoir détourné, par dérision, les deux consonnes dont il use pour signer ses interventions de mouche à viande importune dans le bog-ramassis que j'appelle «j’essuie partout». Cela avait provoqué sa «fürher». La pestilence que dégagent ses graffitis obscènes, les flatulences qui l’annoncent et lui font cortège, tout en lui m'incline à penser qu’il est bien digne qu’on le baptise Gestapet !

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