C'est une affaire entendue, je ne dormirai plus. Et je ne mourrai pas. Ou alors, je ne mourrai pas, et je ne dormirai plus.
La mort viendra, et elle aura tes yeux: recueil de poémes écrit à l'attention de l'actrice américaine, Constance Dowling. Cesare Pavese l'aimera, elle le quittera. Il se suicidera (1950).
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi
questa morte che ci accompagna
dal mattino alla sera, insonne,
sorda, come un vecchio rimorso
o un vizio assurdo. I tuoi occhi
saranno una vana parola,
un grido taciuto, un silenzio.
Cosi li vedi ogni mattina
quando su te sola ti pieghi
nello specchio. O cara speranza,
quel giorno sapremo anche noi
che sei la vita e sei il nulla.
Per tutti la morte ha uno sguardo
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi.
Sarà come smettere un vizio,
come vedere nello specchio
riemergere un viso morto,
come ascoltare un labbro chiuso.
Scenderemo nel gorgo muti.
(La mort viendra et elle aura tes yeux -
cette mort qui est notre compagne
du matin jusqu'au soir, sans sommeil,
sourde, comme un vieux remords
ou un vice absurde. Tes yeux
seront une vaine parole,
un cri réprimé, un silence.
Ainsi les vois-tu le matin
quand sur toi seule tu te penches
au miroir. O chère espérance,
ce jour-là nous saurons nous aussi
que tu es la vie et que tu es le néant.
La mort a pour tous un regard.
La mort viendra et elle aura tes yeux.
Ce sera comme cesser un vice,
comme voir resurgir
au miroir un visage défunt,
comme écouter des lèvres closes.
Nous descendrons dans le gouffre muets.)
Léo Ferré a donné une interprétation de ce texte, que voici ; son contexte cinématographique n'est pas si bête.
2 commentaires:
Merci (que dire d'autre ?)
AH! Patrick - this is incredibly Romantic!
Thank you!
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