Tous les garçons, le film.
Il s'agit d'un court métrage, intitulé Charlotte et Véronique, plus connu sous son autre titre : Tous les garçons s'appellent Patrick (1957).
On a souvent dit que Godard était cérébral. Mais, jusque dans les années soixante-dix, il manifeste la légèreté de Marivaux, la mélancolie de Musset.
Deux jeunes filles connaissent, sans le savoir, le même garçon. Quiproquo, confidences, dissmulation : les êtres volages sont innocents des crimes d'amour qu'ils commettent.
Jean-Claude Brialy est fluide comme les heures de la jeunesse, Paris en noir et gris n'a pas d'équivalent dans le monde…
Rien ne changera jamais, les horloges s'arrèteront, il y aura des scooters vespa et des mobylettes dans les rues, les filles ne se laisseront pas faire tout de suite, elles aimeront être séduites puis abandonnées. Quant aux garçons, ils souffriront à leur tour, martyrisés par des pimbèches au cœur de pierre. L'amour leur donnera bien du plaisir et du fil à retordre.
7 commentaires:
C'est immuable, les jeux de l'amour. J'avais déjà vu ce charmant petit film, et j'espèrais bien le revoir ici !
(N'auriez-vous pas, Patrick, oublié dans le jeu de l'action un s dans le titre ?)
Avez-vous vu, Corinne ? Vous appartenez désormais au titre du présent article.
Sinon, j'ai omis de préciser que le film avait été produit par Pierre Braunberger, auquel la Nouvelle vague, et le cinématographe, doivent beaucoup. Il faudra, un jour, que je vous parle de ces hommes grâce auxquels les choses ont pu se faire, tels Braunberger et Raoul Lévy. Ce dernier, avant de se suicider, donna son dernier rôle à Montgomery Clift dans L'Espion.
Patrick, vous êtes incorrigible !
Raoul Levy et Pierre Braunberger étaient producteurs n'est-ce pas ? Des intuitifs, des passionnés, des preneurs de risque, de ceux qui agissent dans l'ombre pour permettre aux autres d'en sortir..
Evidemment tous les garçons s'appellent Patrick. Puisque c'est votre nom.
Je crois que depuis que le SS de "saucisson" est désormais frappé d'infâmie, Patrick hésite à l'utiliser !
Ma cousine, je savais que cette affaire de saucisson-party, pour énerver les salafistes qui font le trottoir, allait vous exciter.
Vous le savez, je suis contre les femmes voilées, contre toutes les manifestations de déplaisant particularisme. La burqua n'est pas le merveilleux «boubou» des joyeuses et tendres africaines que je croise souvent dans le métro.
J'avoue que je m'étais promis d'aller faire un tour du côté de la rue Myrha, mais je ne l'ai pas fait.
Je dois reconnaître que tout cela me navre. Certes, il ne faut pas laisser les excités religieux envahir les rues, mais c'est à l'état, à la municipalité de faire respecter l'ordre public.
Je suis un parisien, un vieux parigot, un passant peu considérable : j'ai connu une ville charmante, où les femmes, de quelque origine qu'elles fussent, portaient des talons aiguilles et des bas de soie noire. Les hommes les suivaient volontiers, au moins du regard. Mon monde disparaît.
Je suis orphelin et innocent. Demain, je serai mort. Viendrez-vous au moins à mon enterrement ?
Mais, mon cher Patrick, nous sommes tous déjà morts, nous n'en finissons plus de suivre le cercueil de la république.
"Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme;l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir."
(Les Fleurs du Mal)
Pour les pieds-noirs, qui, eux, savent, l'histoire tristement se répète, ou plutôt leur offre chaque jour, alternativement, flash-backs et anticipations. Comme une malédiction.
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