mercredi 3 novembre 2010

Sans perdre le fil…

Et je cousais est un poème intitulé Chanson, de Marie Noël, oubliée aujourd'hui, sauf, crois-je me souvenir, de notre chère Corinne.
Un homme entre dans la pièce où se trouve une femme qui coud. Elle paraît être toute à son ouvrage, pourtant cette intrusion masculine la trouble infiniment. Tout est dit, mais avec une économie sentimentale dont on a perdu le secret.
Catherine Sauvage, que je vis dans plusieurs salles, nous enchante.

8 commentaires:

Joël H. a dit…

Oh, très très joli. Et - comment dit-on ? Suranné, juste un peu - et ça ajoute au plaisir. Il n'y a pas d'amour heureux est plus attendu.

Patrick Mandon a dit…

Oui, suranné, mais voyez, M. Jo, cela ne nuit en rien à l'écoute aujourd'hui, grâce à l'interprétation de la Grande Catherine. Enfin, quelle belle écriture ! Une scène de trouble intense, très maîtrisée, comme la femme, dont le cœur bat à rompre, mais qui n'interrompt pas son ouvrage.

Corinne a dit…

Marie Noël ! Quel plaisir de la retrouver ici et quelle interprète ! J'aime beaucoup "..ma voix en sortant de moi caressait mes lèvres.." Un petit bijou.
Merci Patrick !

Patrick Mandon a dit…

Oh, Corinne, quel portrait ! Très réussi, très malicieux, comme une adresse à quelqu'un ! Si j'osais, je dirais que cela signale la fin d'un petite nuit intérieure ; un nuage lourd, un ciel bas s'éloignent. Ne changez plus rien avant longtemps. Il y a des sourires qui ne trompent pas : celui que vous esquissez, là, sur ce cliché, je le crois exclusivement adressé à Tous les garçons. Mais, bien sûr, vous pouvez le partager. Le bonheur vous va si bien…

Patrick Mandon a dit…

Un oubli d'importance pour expliquer le «suranné moderne» de cette interprétation du délicieux texte de Marie Noël : Jacques Loussier est au piano. Il donne à tout cela un côté jazzy qui ne vieillit pas.
Enfin, insistons : le texte est d'une subtilité, d'une élégance sans apprêt qui mérite l'admiration. Rien n'est plus difficile que de rendre compte de ce trouble qui saisit, lorsqu'on se trouve dans la compagnie d'un être un peu plus que cher….

Corinne a dit…

Merci du compliment Patrick ! Je le transmets à l'artiste, ma chipie de douze ans. Joli souvenir que cette photographie, nous étions sur le ferry entre Battery Park et Staten Island, un moyen très "cheap" pour avoir une vue imprenable en faisant juste un aller-retour.

Corinne a dit…

..Le sourire, lui, n'est pas "cheap" et vous est bien sûr exclusivement adressé !

Patrick Mandon a dit…

Chère Corinne, votre sourire est, lui aussi, un mode de transport. Et il est loin d'être cheap !