dimanche 17 janvier 2010
Défense d'écrire
Un jour, nous parlerons de Marceline Desbordes-Valmore (1786- 1859). Ce soir, écoutons ce que Julien Clerc a fait de son beau poème Les séparés.
N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'étreindre.
Les beaux été sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !
N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu… qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !
N'écris pas. Je te crains; j'ai peur de ma mémoire,
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !
N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon cœur :
Que je les vois brûler à travers mon sourire;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon cœur.
N'écris pas !
Marceline Desbordes-Valmore, Poésies posthumes.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
5 commentaires:
Je préfère Julien inspiré par Marcelline à Julien inspiré par Carla... C'est magnifique.
Lady N, après m'avoir emballé, avec ses premières chansons rimbaldiennes, ce qu'il a pu m'agacer dans les années quatre-vingt, et après ! Jusqu'à ce disque grotesque, où il s'est pris pour un crooner ! Depuis quelque temps, il semble avoir corrigé sa trajectoire.
Enfin, j'aime beaucoup son interprétation de ces mots d'un amour perdu.
Belle interprétation, tendre et romantique, les mots d'une femme par la voix d'un homme, c'est émouvant en soi. Marcelline semble avoir été une inspiratrice pour beaucoup d'autres. Je découvre Marcelline et redécouvre Julien.
Oui pour Julien.
Oui pour Etienne.
Oui pour Jean-Loup.
Corine, Marcelline… Corinelline ! Elle a tout pour vous plaire, cette femme exquise.
Albertine est venue, elle n'a fait qu'entrouvrir la porte, mais enfin, elle est passée.
Enregistrer un commentaire